Depuis sa conversion en restaurateur, Mikihiko s'épanouissait dans son métier. Préparer le café, s'occuper des clients, ranger et nettoyer tout cela occupaient ses journées. Pourtant, il était loin de s'en plaindre. Le cadre était idéal, et les quelques clients étaient souvent des habitués. Notamment les jumeaux Oh, si différents et pourtant son affection pour eux était aussi grande que le monde. Il s'amusait à chantonner une des dernières chansons à la mode. Le brun n'arrivait plus à se l'enlever de la tête pire qu'un Disney cette musique.

Il était déjà bien tard dans la capitale du Japon, et il était surtout l'heure de fermer le café. Miki commençait à doucement ranger et nettoyer la pièce qui avait connue son heure de gloire. Dans le coin du café se trouvait un blond entrain d'étudier. Le yakuza ne peut s'empêcher d'avoir un sourire tendre devant cette tignasse qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs. Mais, il n'y avait rien à faire. Malgré son caractère de grognon, il n'en restait pas moins un bisounours pour lui. Un peu nerveux, ses dents ne pouvaient s'empêcher de jouer avec son piercing de la langue. Le café allait connaître une nouveauté et Miki espérait que celle-ci allait plaire aux clients. Au pire, il demanderait à des amis proches de goûtés pour lui.

Il décida de donner un petit réconfortant au plus jeune. Préparant une douceur maison, il s'approcha doucement de l'étudiant. "Pour te donner un peu de force dans tes révisions" dit doucement le japonais avec un petit sourire en posant la tasse fumante à l'arôme de chocolat et de quelque chose en plus rappelant la vanille. Il posa sa main dans la chevelure et ébouriffa les mèches claires, appréciant leur douceur. Le sorcier ne laissa pas l'autre protester et partit continuer son ménage. Avec un peu de chance, il pourra finir pas trop tard et rejoindre la tendresse de son lit.









 

Son frère étant occupé ce soir, c’est au Kimiko Coffee que le jeune étudiant est venu se réfugier. Il sait que s’il traîne dans sa chambre, son lit l’appellera davantage que ses manuels. Or, s’il veut devenir un grand auror et botter les culs des sales cons, ce n’est pas en dormant qu’il y arriverait. Il adorerait, cela dit. Peut-être qu’il devrait se pratiquer à faire des voyages astraux… ce serait une bonne solution, non ? En attendant d’y arriver, il doit se pratique physiquement et se bourrer le crâne de notions diverses. Évidemment, ce ne sont pas ses sorts de combats qu’il révise, assis dans un coin oublié du café. Nam Woo ne tient pas à faire éclater tout le joli café que son aîné s’efforce à garder propre. Il étudie plutôt les sujets plus théoriques et a aussi commencé les recherches qu’on lui a demandé de faire pour son stage. Les joies d’alterner entre classe et terrain ! Il ne s’en plaint pas vraiment, cela dit. Son ambition est plus grande que sa paresse, même si retrouver son lit sera une des plus douces sensations de sa journée. Nam ne remarque pas l’heure qui avance, il se dit que Miki pourra bien lui dire de rentrer chez lui ! Même si le propriétaire du café est son aîné, le jeune homme l’appelle par son surnom et lui parle de manières plutôt familières. Il faut dire qu’il oublie souvent que le nippon est plus âgé que lui… puis, c’est de sa faute aussi ! Si Miki n’avait pas commencé en se montrant tactile et tout avec lui, Nam Woo aurait gardé les distances froides et pénibles de la politesse. S’adresser à lui ainsi, même si ça peut être considéré comme impoli, est aussi une petite preuve du fait que l’aîné a réussi à amadouer un peu le jeune sauvageon. Le blond releva d’ailleurs la tête, une tasse fumante ayant fait son apparition inattendue dans son champ de vision.

-« Pour te donner un peu de force dans tes révisions. »

-« Pour me donner des forces ou tester celles que j’ai déjà ? » demanda-t-il en relevant un regard méfiant vers le bisounours géant.

Non, il ne dit pas « merci » comme n’importe qui le ferait et il lui demande vraiment s’il n’essaie pas de l’empoisonner… ou s’il n’a pas mis une potion quelconque dedans pour tester ses habiletés ou réflexes. Il ne se rappelle pas que Miki l’ait déjà fait par le passé, pourtant. C’est simplement que ce genre de réaction lui est naturelle. Il laisse cette main lui ébouriffer les cheveux quelques secondes, s’étant habitué au nippon plus qu’il n’aime l’admettre. Nam penche toutefois sa tête à l’opposé, après un moment, considérant qu’on peut arrêter de le toucher maintenant ! Ça devient bizarre… ça pourrait presque le faire sourire et ça le perturbe, donc, il vaut mieux arrêter. Son regard se pose sur Miki qui lui tourne déjà le dos, il a une jolie carrure… Nam plisse les yeux en se demandant c’est quoi ce genre de pensées puis pose ses yeux sur la tasse chaude qu’il lui a apporté. Il pince les lèvres, hésite… mais se remet à ses études sans y toucher. Son regard revient loucher quelques fois sur la tasse, ça sent bon après tout… Le nippon a dit que ça lui ferait du bien… Il finit par se laisser tenter et y goûter, lorsqu’il pense que personne ne le verra faire. Un petit sourire agréablement surpris se dessine sur ses lèvres, quelques secondes avant de s’effacer pour que son expression ne revienne à son habituel… manque d’expression, justement. Il continue de boire, tout en se bourrant le crâne, puis voit finalement l’heure. Il soupire, Miki aurait pu lui dire qu’il se faisait si tard ! Nam Woo doit le déranger à traîner autant ! Bon, c’est le problème du propriétaire de café… c’est lui qui ne lui a pas dit de partir… Si ça avait été n’importe qui d’autres, sûrement que le blond aurait pris son temps pour terminer sa boisson et partir. Mais comme il s’agit de son… ami… ça lui fait bizarre de se dire qu’il le considère comme un ami. Nam n’a pas l’habitude de considérer beaucoup de gens comme ça. Bref, comme il s’agit de son… ami… Il fait l’effort de boire rapidement ce qu’il lui reste et de rapatrier ses choses. Il laisse son sac à sa table, personne ne lui volera, de toutes manières, puisqu’il était le dernier client et il a bien pris soin d’ensorceler ses choses afin qu’on ne regrette amèrement de tenter de les prendre ! L’étudiant va retrouver son aîné, sa tasse vide en main.

-« T’aurais dû me mettre dehors, il y a longtemps de ça, Baka-senpai… » marmonne-t-il en soupirant. « Tu veux que je t’aide avec les tables ou avec la vaisselle ? » demanda-t-il l’air blasé.

L’option « rentre chez toi » n’est pas offerte, il tire la même tête qu’à son habitude, mais c’est normal. L’idée de faire du ménage ne l’enchante pas, mais si ça lui était si pénible, il ne proposerait même pas. Il veut simplement l’aider à pouvoir rentrer chez lui plus vite, en guise de remerciement pour la boisson chaude et pour l’avoir laissé rester plus longtemps. Nam ne dit pas ces choses directement, il faut savoir lire entre les lignes… et les lire tous petits caractères, avec lui.
 

Mikihiko aimait son travail. Grâce à celui-ci, il avait pu faire des rencontres. Et, il ne regrettait pas son choix que bien entendu sa famille désapprouvée. Venant des Fujiwara cela n'était pas vraiment étonnant quand on savait qu'ils trempaient dans les hautes sphères de la société. Alors, voir l'héritier à la tête d'un café. Ce n'était pas très vendeur. Il préférait plus combattre sa vaisselle que les clans adverses.

-« Pour me donner des forces ou tester celles que j’ai déjà ? »

Le brun ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire amusé devant la défensive de son cadet. Pire qu'un chaton qui montrait ses griffes.

"Les deux" déclara le gérant amusé en se détournant du blond pour vaquer à ses occupations et laisser l'étudiant travailler. Il jeta un rapide coup d'oeil à Nam Woo et le vit hésiter à tremper ses lippes dans la tasse fumante. La prochaine il devrait préciser qu'il n'avait pas rajouté de l'absinthe dedans. Mais, le yakuza n'était pas vexé par le comportement du plus jeune. L'habitude peut-être ? Balais en main, il commença son ménage du soir. Il aurait pu mettre l'étudiant dehors pour qu'il termine tranquillement. Mais Miki n'avait pas le coeur, ni l'envie. Puis entendre le bruit du stylo qui griffonnait le papier avait un côté rassurant. Il n'aimait pas la solitude. Cela lui pesait énormément, et il pouvait avoir des crises d'angoisses à cause de ça.

Le sorcier n'en avait jamais parlé à personne de ce problème, le considérant insignifiant et surtout ne voulant pas embêter son entourage. Donc, il n'était pas rare de le voir rester des heures dans son lieu de travailleur n'ayant pas la force de retourner chez lui où personne n'était là pour l’accueillir. Peut-être qu'un jour, il devrait sauter le pas et aller dans une association pour animaux. Une boule de poils pourrait arriver à combler ce vide dans ce coeur fissuré ?

Se retournant il vit Nam Woo derrière lui avec la tasse vide et surtout marmonner quelque chose. Mais Miki n'était un vieillard donc il avait parfaitement entendu. Il lui donna une pichenette sur le nez du blond. "Respecte tes aînés morveux" répliqua le brun avec sérieux alors que ses yeux brillaient d'amusement. Le voir lui proposer son aide, cela eut don de réchauffer son coeur. Ses joues se coloraient de rouge et il se détourna de son client. "Rentres chez toi, je n'ai pas besoin de ton aide. Tu as besoin de te reposer avec tes études, pas de m'aider " dit Mikihiko en reprenant son ménage espérant dissuader l'autre. Même si, il savait que c'était une peine perdue connaissant le caractère borné de Nam. Étonnement, certain aurait pu voir ça comme un défaut. Mais, le brun trouvait que cela rajoutait un certain charme à cette tête de mule.





 

Une boisson chaude sauvage apparue sous ses yeux. Il ne l’avait pas commandé, il n’y avait même pas pensé, trop pris par ses études. Il faut dire que Nam Woo est du genre visuel, il a besoin de voir les choses pour les retenir. C’est pourquoi il prend beaucoup de notes, dans ses cours théoriques. En général, les retranscrire une fois lui suffit, mais il combat la paresse pour les relire quand-même. S’il veut devenir un grand auror aux côtés de San, ce n’est pas en s’asseyant sur ses lauriers qu’il y arrivera. Quoique peut-être et l’idée lui plaît beaucoup trop, honnêtement ! Cependant, c’est un risque qu’il n’est pas prêt à prendre. Il travaille bien avec son jumeau, même très bien, et il n’aime pas l’idée que l’on puisse les séparer parce qu’il ne serait pas à la hauteur. Il ne s’attendait à aucune méchanceté de la part de Miki, mais cela ne voulait pas dire que le propriétaire du café ne lui ferait aucune blague dans une tasse.

-« Les deux. »

Nam Woo lui lance un regard blasé, ayant bien compris que son aîné s’amuse à ses dépends ! Il ne sait toutefois pas s’il blague avec cette réponse ou s’il est sérieux sur le contenu de la boisson ! Miki le laisse à ses suspicions, laissant le jeune homme sur une autre étrange réflexion avant qu’il ne se laisse aller à goûter ce qu’il lui a apporté. Le temps file, il apprécie discrètement la boisson chaude et ne se rend compte que plus tard de l’heure. L’étudiant ne comprend pas pourquoi le nippon ne lui a pas dit qu’il le dérangeait, puisque c’est fort probablement le cas. Il doit avancer sa fermeture, non ? Si Nam traîne trop, il le ralentit. Certes, il ne l’empêche pas de faire plusieurs tâches et il est tranquille dans son coin… mais tant qu’il est là, Mikihiko ne peut pas complètement finir la plonge et ne peut dire qu’il a tout terminé. N’étant pas la personnification du mot « agréable », sauf peut-être avec son jumeau, c’est nonchalamment que le blond va retrouver son aîné et qu’il le gronde dans un murmure.

-« Respecte tes aînés morveux. »

-« Agis comme tel, si tu veux être traiter comme tel, papi. » répliqua-t-il directement en haussant les épaules, une ombre d’amusement venant survoler son visage.

Il sait que techniquement, Miki est son aîné, mais… il a fortement tendance à l’oublier, vu le comportement du jeune homme. Peut-être est-ce Nam Woo qui est trop mature pour son âge, n’ayant pas tendance à agir comme les autres jeunes. On lui dit souvent qu’il est un petit vieux dans un corps de jeune. Tout simplement parce qu’il semble déjà si blasé de la vie et qu’il se montre sérieux. Il n’y a qu’avec San qu’il se laisse un peu plus aller, qu’il n’est pas aussi fermé. Depuis récemment, il s’ouvre aussi un peu à Mikihiko et Sky. Tous deux de manières différentes, mais ça reste un fait notable de la part du jeune blond. Preuve qu’il ne se fichait pas complètement de son aîné, il lui proposait son aide, plutôt que de partir sans rien ajouter de plus. Il a conscience que le nippon aurait pu le mettre dehors plus tôt et que rien ne l’obligeait à lui offrir une boisson chaude. C’est justement parce qu’il veut le remercier, à sa manière particulière, qu’il lui demande ce qu’il peut faire.

-« Rentres chez toi, je n'ai pas besoin de ton aide. Tu as besoin de te reposer avec tes études, pas de m'aider. »

Sa langue vient claquer contre son palet, signifiant son mécontentement. Pourquoi le nippon s’entête à lui répondre par un choix qu’il ne lui a pas donné ?

-« Je sais très bien ce dont j’ai besoin, merci. » répliqua-t-il, sur un ton blasé.

Il est le premier à aimer son lit et vouloir y retourner, amour de sa vie dont on s’entête à constamment le séparer. Si Nam s’écoutait vraiment, ce n’est pas pour étudier davantage ou travailler plus dur sur ses sorts de combats et cours de magie noire qu’il utiliserait son retourneur de temps, mais bien pour dormir ! Hélas, son ambition l’emporte sur sa paresse… Mais ça, personne ne le sait. Ça briserait son image de chiant paresseux, sinon.

-« Tu me dis de respecter les aînés, non ? On m’a toujours reproché de ne pas assez les aider, donc, profites. » commenta-t-il en agitant sa baguette pour ensorceler le balai.

L’objet s’anima et commença à faire le sol, gagnant ainsi un peu de temps pour les deux jeunes hommes.

-« Tu dois avoir autres choses à faire ce soir que de rester à faire du ménage… » souligna-t-il, en reportant son attention sur Miki. « Donc, il faut faire quoi d’autres pour la boucler cette fermeture ? » insista-t-il, n’étant décidément pas prêt à partir.
 

« Agis comme tel, si tu veux être traiter comme tel, papi. »

Miki ne put s'empêcher de secouer la tête face à la réponse du plus jeune. Les lèvres étiraient dans un fin sourire, il était amusé par le comportement du blonde. "Ne t'attends pas à recevoir une boisson la prochaine fois" répondit le gérant avant de tirer la langue à Nam Woo. Bon, ce comportement n'était pas dès plus mature. Mais étrangement, il avait cette impression de rajeunir aux côtés de l'étudiant bien que celui-ci était bien plus mature.

Alors qu'il avait un torchon à la main, il vit le beau visage de son cadet se torde de contrariété. Alalala, ce que les jeunes étaient susceptibles, pensa Miki en levant les yeux au ciel amusé. Il se doutait de cette réaction venant de Nam Woo, surtout avec sa réponse.

« Je sais très bien ce dont j’ai besoin, merci. »

"Je sais que tu es un grand garçon, mais essaye de prendre soin de toi." répliqua le brun n'en démordant pas. Il savait qu'il pourrait décrocher la lune pour San. Mais, il ne voulait pas qu'il fasse la même chose pour lui. C'était certes adorable, mais Miki était un adulte et il pouvait faire les choses seul !

« Tu dois avoir autres choses à faire ce soir que de rester à faire du ménage… »

Alors qu'il regarda l'objet s'animer sous ses yeux, il regarda le blond interloqué par sa question. Sans savoir pourquoi cette question lui apporta des rougeurs. "Non, pas vraiment. Seule la solitude m'attend chez moi" répondit doucement Mikihiko en tournant le dos à l'homme ne voulant pas montrer cette part de faiblesse. Il avait vécu pire, ce n'était pas ce silence pesant qui allait le décourager. C'était pour cela qu'il restait aussi longtemps dans le café. Et qu'il avait installé un canapé lit dans son bureau. Il ne le dira jamais à Nam Woo que parfois (voir souvent) il restait dormir dans son bureau.

"Toi aussi tu dois avoir des choses à faire. Ne reste pas avec un vieux papi" dit Miki sur le ton de la rigolade allégeant cette ambiance. Puis il était surtout gêné que Nam reste l'aider. "Merci" marmonna le gérant en s'approchant du plus jeune et lui ébouriffant gentiment la chevelure. Il profita de ce petit instant de douceur pour savourer cette proximité. Et même pas deux secondes après, il enleva sa main des boucles et partit nettoyer et ranger la salle pour accueillir les nouveaux clients demain matin !